Conserver est la mission phare des Conservatoires botaniques nationaux. Elle est réalisée sur le terrain – in situ – ou en dehors de son milieu naturel. Dans ce domaine le CBNA intervient comme expert, acteur, interface et ressource, pour la définition et la mise en œuvre des stratégies nationales, régionales et locales de la flore et des habitats.
Des espèces prioritaires
En conservation, il existe un questionnement préliminaire à toute action : Que conserve-t-on ? Plus exactement, c’est la question des critères permettant de donner priorité à une espèce qui se pose :
- critère de rareté : certaines espèces rares ne sont pas menacées ;
- critère de la protection : certaines espèces vulnérables n’apparaissent dans aucune liste de protection ;
- critère de vulnérabilité : comment l’évaluer et à quelle échelle se place-t-on ?
Au niveau international c’est ce 3e critère qui est privilégié. L’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) a développé une méthodologie permettant de classer les espèces dans des catégories dites patrimoniales, basées sur le degré de vulnérabilité de l’espèce. Elles permettent de déterminer les actions à mener. Cette méthode, utilisée par les Conservatoires botaniques nationaux, s’applique à différentes échelles de territoires, du niveau mondial à l’échelle régionale. Elle autorise ainsi la prise en compte des enjeux de conservation locaux.
En savoir +
Le Conservatoire botanique national alpin a construit un ensemble de ressources diversifiées sur la conservation.
Le CBNA héberge environ 1000 espèces dans sa banque de graines et son site de culture.
Conserver : toute une méthode
Le service conservation a construit depuis 2010 une méthode de diagnostic basée sur une double approche couplant une hiérarchisation des espèces des listes rouges régionales et un arbre décisionnel qui permettra une approche systématique et plus objective pour chaque espèce des actions conservatoires à mener.
Ainsi pour chaque espèce, classée en fonction de son niveau de priorité, cette méthode permet de décider s’il faut mettre en œuvre :
- un bilan stationnel ;
- une veille ;
- un suivi local ou global ;
- des actions de conservation locales ;
- un plan de conservation.
Avec le travail sur la liste rouge Rhône-Alpes, le service conservation a pu tester et commencer à appliquer cette méthode les départements Rhône-alpins de son territoire.
Le service conservation travaille désormais en partenariat avec le CBN Massif Central sur une stratégie de conservation de la flore de la région Rhône-Alpes et attend la finalisation de la liste rouge PACA pour engager une démarche équivalente avec le CBNMed.
En l’absence de liste d’habitats prioritaires, la démarche sur les habitats n’a pas été engagée.
Les travaux de conservation hors du milieu naturel interviennent de façon préventive grâce à la banque de semences et au jardin conservatoire mais aussi, en dernier recours par exemple, pour réaliser des renforcements de population.
Un réseau pour la conservation
Conserver la flore et les habitats sur un territoire aussi vaste que celui du CBNA ne peut s’envisager qu’avec l’ensemble des acteurs concernés : gestionnaires d’espaces naturels, chercheurs, services de l’État et des collectivités, associations de protection de la nature, botanistes amateurs… C’est pourquoi depuis 2008 le Conservatoire botanique national alpin anime le Réseau Alpes-Ain de conservation de la flore.
En 2018 le Réseau Alpes-Ain de conservation de la flore devient Flore sentinelle.
