Liseron, plantain, trèfle, aubépine… ces fleurs sont parmi les plus communes en France. On les trouve partout et on les surnomme parfois mauvaises herbes. Et si c’était elles, pourtant, qui faisaient notre biodiversité végétale ?
L’ordinaire est partout
La flore ordinaire est celle de nos chemins, de nos jardins, du bord des routes. On la voit chaque jour sans lui accorder la moindre attention. Elle n’est ni rare, ni protégée. Dans les Alpes elle représente seulement 20 % du nombre total d’espèces. Elle recouvre pourtant la plus large partie du territoire.
En savoir +
Afin de mieux comprendre l’impact des changements globaux sur la flore, le CBNA travaille sur une base de données autour des traits des espèces (morphologie, anatomie, phénologie…)
Les plantes patrimoniales représentent, en nombre d’espèces, les quatre cinquièmes de la végétation alpine
Lors d’aménagements l’étape de revégétalisation est un usage courant de la flore commune
Ordinaires mais utiles
On les appelle communes, banales, vulgaires… Ce sont pourtant elles qui constituent nos paysages et participent à leur diversité. Elles jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement des systèmes vivants en servant d’abris, de nourriture et de terrain de chasse pour de nombreuses autres espèces. C’est aussi au sein de la flore ordinaire que l’on trouve la plupart des plantes que nous consommons ou dont nous utilisons les vertus médicinales.
Communes et pourtant si mystérieuses
Jusqu’ici on s’intéressait plus volontiers aux espèces rares et emblématiques qu’à cette flore ordinaire. Bien qu’étant la plus visible, son étude et la prise en compte de ses enjeux commencent à peine ! Ainsi le comportement de ces espèces face aux changements globaux est assez méconnu alors qu’on observe leur régression par exemple parmi les messicoles. Ces plantes accompagnent les cultures céréalières et témoignent du changement des pratiques agricoles. Ainsi coquelicots, bleuets et tulipes sauvages entre autres, désertent les moissons lorsque l’agriculture s’intensifie.
Au CBNA la flore ordinaire est intégrée depuis longtemps dans les relevés floristiques. Elle représente aujourd’hui presque 8,3 millions d’observations, ce qui nous permet d’en étudier les dynamiques et les problématiques particulières.