Les plantes vivent dans des milieux variés et chaque espèce a ses préférences. Connaître les habitats naturels et semi-naturels c’est prendre en compte les relations des espèces avec le milieu, entre elles et leur dynamique. C’est également déterminer l’influence des actions de l’homme sur le milieu.

Dans les Alpes, des habitats variés

Les habitats sont caractérisés à la fois par les conditions physiques et chimiques du milieu (relief, climat, composition des sols, anthropisation, etc.) et par les espèces vivantes qui y cohabitent. Dans la nature, les différents habitats s’intègrent dans un tout et leurs limites sont souvent floues. Le découpage que l’on fait intuitivement lorsque l’on observe un paysage constitue déjà une base intéressante pour définir différents habitats. Dans les Alpes on distingue ainsi :

Des habitats naturels

  • des milieux humides ;
  • des forêts ;
  • des combes à neige ;
  • des pelouses alpines ;
  • des rochers ;
  • des éboulis.

des habitats semi-naturels façonnés par l’Homme :

  • les terres agricoles ou en déprise ;
  • la plupart des prairies pâturées de l’étage subalpin.

Ces critères intuitifs peuvent ensuite être affinés grâce aux apports de la phytosociologie.

Une science récente…

La phytosociologie, ou étude des communautés végétales, est une science toute jeune comparée à la botanique : elle a fêté son centenaire en 2010.
Le concept de communautés végétales est né à partir de l’étude des habitats et des plantes que l’on y trouve. Il s’agit d’ensembles d’espèces que l’on retrouve généralement en un lieu donné. Ainsi les saxifrages et androsaces se retrouvent fréquemment dans les rochers.

Les pelouses alpines sont quant à elles des milieux de prédilection pour les graminées et les cypéracées. Les associations végétales permettent une définition plus fine des habitats.

En savoir +

Habitats particulièrement sensibles et protégées par la convention internationale RAMSAR, les zones humides font l’objet de multiples travaux et publications : Guide des habitats humides du bassin du Guil, programme RhoMeO


La cartographie des habitats naturels permet de représenter les connectivités écologiques entre différents territoires. C’est un outil indispensable dans les réflexions mises en œuvre par les Régions autour des Trames Vertes et Bleues.


A l’échelle nationale, un programme de cartographie des habitats a été lancé en 2011. Il s’agit du dispositif CARHAB, dans lequel le CBNA est particulièrement impliqué.


Une structure pionnière !

Le Conservatoire botanique national alpin a développé, dès sa création, de nombreux projets d’étude des habitats. On recense plus de 78 000 relevés phytosociologiques effectués par les équipes du CBNA et les partenaires, pour plus de 950 communautés végétales mises en évidence.

Cartographier pour protéger

Sur les plus de 42 600 km² de son territoire d’agrément plus de 15 000 km² d’habitats sont d’ores et déjà cartographiés :

  • l’ensemble des Parcs naturels régionaux ;
  • un grand nombre d’Espaces naturels sensibles ;
  • des réserves naturelles ;
  • le territoire gapençais ;
  • les sites Natura 2000, pour lesquels le CBNA est sollicité par les DREAL pour expertiser les cartes réalisées par de multiples acteurs…

La cartographie est réalisée grâce à des relevés de terrain géolocalisés et s’appuie sur une analyse spatiale par photo-interprétation et télédétection. L’étude de la bibliographie vient compléter ces outils. Ce travail permet d’identifier les habitats, d’étudier leur répartition et de mettre en œuvre des moyens de protection adaptés en cas de menace.

A l’échelle nationale, un programme de cartographie des habitats a été lancé en 2011. Il s’agit du dispositif CARHAB, dans lequel le CBNA est particulièrement impliqué.