La bryologie étudie trois embranchements de plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire : les mousses, les hépatiques et les anthocérotes. Des plantes peu connues aux noms barbares mais dont le rôle sur les écosystèmes est fondamental.
Un nouveau champ d’étude pour le CBNA
Longtemps cantonné aux plantes à fleurs, le Conservatoire développe ses compétences en bryoflore depuis 2008. Cette évolution a nécessité :
- la formation de botanistes ;
- la constitution d’un fonds documentaire adapté ;
- la mise en place d’outils spécifiques : base de données, herbiers… ;
- le développement d’un réseau d’observateurs.
L’étude de la flore bryophytique nécessite des approches et des méthodes différentes de celles utilisées pour la flore vasculaire. Les prospections tiennent compte d’une plus grande diversité de micro-habitats, le temps de détermination des récoltes est nettement supérieur (nécessité de préparation et d’observations microscopiques).
En savoir +
La liste des bryophytes protégées au niveau national est paru en mai 2013
Mousses et hépatiques des Alpes françaises – Etat des connaissances, atlas, espèces protégées, paru en 2018
Des enjeux qui explosent
Les bryophytes jouent un rôle prépondérant dans la structuration, le fonctionnement écologique et la dynamique de nombreux habitats :
- tourbières hautes ;
- marais de transition ;
- sources pétrifiantes ;
- et, d’une manière générale, dans les zones humides, les milieux rocheux et forestiers.
L’information qu’elles peuvent apporter en termes d’indicateurs de fonctionnement, de naturalité et d’état de conservation est donc utile pour les travaux d’expertise, de caractérisation, de suivi et de cartographie des habitats.
En Europe, 19 espèces de bryophytes sont définies d’intérêt communautaire. Pour d’autres, dont l’intégralité des sphaignes, les États européens doivent s’assurer que les prélèvements effectués ne nuisent pas à un niveau satisfaisant de conservation. Par ailleurs, les bryophytes ont été clairement identifiées dans la nouvelle stratégie internationale de conservation de la biodiversité comme le second axe prioritaire sur la connaissance de la flore. Depuis mai 2013, 14 espèces sont protégées au niveau national.
La demande croissante d’expertise émane à la fois des instances nationales (évaluation N2000, check-lists…), des gestionnaires d’espaces naturels, et d’une manière générale des acteurs de la conservation de la biodiversité.