Observatoire des Relations Climat-Homme-milieux Agrosylvopastoraux du Massif alPin

ORCHAMP c’est quoi ?

ORCHAMP est l’Observatoire des Relations Climat-Homme-milieux Agrosylvopastoraux du Massif alPin.

Le but est de mesurer les liens entre les changements climatiques, changements d’usages et la biodiversité sur le territoire alpin le long de gradients altitudinaux.

C’est un projet de recherche pluridisciplinaire, piloté par le Laboratoire d’Ecologie Alpine (Wilfried Thuiller), qui fait partie des grands projets structurants de la Zone Atelier Alpes.

Ce programme privilégie l’étude de systèmes emboités (du génome au paysage).

Au-delà de l’approche biologique, ce sont les changements à l’échelle des socio-écosystèmes qui sont étudiés, intégrant notamment l’étude du climat, des sols, des usages, les problématiques socio-économiques et les services écosystémiques.

C’est un observatoire à long terme dont la mise en œuvre s’appuie sur des partenaires du monde académique et non académique, notamment les gestionnaires d’espaces naturels (Parcs Nationaux, Réserves Naturelles Nationales, Parcs Naturels Régionaux, Sites Natura 2000…).

Le Conservatoire Botanique National Alpin anime le volet flore et végétation, il réalise les relevés et accompagne les gestionnaires dans la mise en oeuvre des suivis de végétation.

L’équipe de botanistes d’ASTERS et du CBNA sur le gradient d’Anterne (74)

La flore et végétation dans le programme ORCHAMP

Sous l’effet des changements climatiques, l’aire de répartition des plantes évolue dans l’espace.

Les combes à neige sont des milieux où la neige s’accumule et tarde à fondre.

Le Saule herbacé (Salix herbacea) est un arbre nain de 3 cm de hauteur que l’on retrouve dans la toundra. Il est emblématique de ces zones alpines longuement enneigées, puisqu’il supporte une couverture de neige durant 8 mois de l’année.

Selon un des scénarios le plus probables de changement climatique (A1B du GIEC), la végétation des combes à neige qui est aujourd’hui fréquente dans la plupart des massifs alpins, devra se réfugier à l’emplacement actuel des glaciers, d’ici une centaine d’années.

Quant aux glaciers, ils auront complètement disparus d’ici la fin du siècle.

Distribution actuelle et future (an 2150) des combes à neige dans les Alpes françaises
(d’après les modèles de distributions d’espèce du LECA – W. Thuiller)

Un des objectifs d’Orchamp est de mesurer et de comprendre les changements de distribution des espèces à l’échelle des Alpes.

Chaque espèce réagit différemment à ces changements, la composition des communautés végétales sera donc modifiée et les paysages changeront.

Comprendre les processus nécessite de déployer une batterie de mesures de terrain dont les objectifs visent à :

  • Mettre en relation des propriétés édaphiques avec l’assemblage des communautés végétales (distribution, abondance, structure), notamment en étudiant l’ADN environnemental du sol (metabarcoding).
  • Comprendre les mécanismes de coexistence des plantes le long de gradients environnementaux comme les variations d’abondance des espèces, les variations intra-spécifiques des traits fonctionnels, les relations avec la phylogénie, l’influence des macro et des micro-environnements…
Le CBNA et le Parc Naturel Régional du Queyras sur une combe à neige à 2700 m d’altitude sur le gradient de Ristolas (05)
Les combes à neige sont des milieux particulièrement sensibles aux changements climatiques.

Quels enseignements tirer d’Orchamp ?

Si les changements climatiques modifient visiblement la flore et la végétation, ils affectent aussi les ressources en eau, la ressource fourragère, l’enneigement et toute l’économie locale qui en dépend.

Mesurer l’impact des changements sur la végétation et plus largement sur les paysages et les services écosystémiques, permet de modéliser des scénarios et d’anticiper les changements.

Cela permet d’orienter les politiques grâce à des outils d’aide à la décision qui concernent aussi bien les stratégies de conservation (définition d’espaces naturels, protections d’espèces) que des stratégies d’aménagements (viabilité et diversification des activités des stations de skis, schéma d’urbanisme, SRCE, etc…)

ORCHAMP aujourd’hui

En 2016, le LECA, le CBNA et les partenaires gestionnaires ont expérimenté le protocole sur 5 gradients pour la première année d’Orchamp :

  • Anterne (74) avec ASTERS
  • Loriaz (74) avec le CREA
  • Ristolas (05) avec le PNR du Queyras et la Réserve Naturelle Nationale du Mont-Viso
  • Chaillol (05) avec le Parc National des Ecrins
  • Chamrousse (38) avec l’IRSTEA

Pour 2017, sept gradients supplémentaires sont prévus :

  • dans le massif des Bauges avec le Parc Naturel Régional
  • en Maurienne avec le Parc National de la Vanoise
  • au col du Lautaret avec le Jardin alpin du Lautaret
  • dans la réserve intégrale du Lauvitel avec le Parc National des Ecrins
  • à Valloire, avec la Station Alpine Joseph Fourier et le Jardin Alpin du Lautaret
  • Sur l’Arve (commune de Chamonix-Mont-Blanc) avec Le C.R.E.A.
  • dans la Roya avec le Parc National du Mercantour et le CBNMed

L’objectif est de déployer ce programme sur une trentaine de gradients représentatifs des Alpes françaises d’ici 4 ans.

Chaque gradient sera échantillonné tous les 5 ans.

Partenaires

Région Auvergne Rhône-Alpes
Zones Ateliers LTSE France Alpes
Conservatoire botanique national méditerrannéen
ONF

Publications

ORCHAMP – Observatoire spatio-temporel de la biodiversité et du fonctionnement des socio-écosystèmes de montagne
Observatoire des Relations Climat-Homme – Mileux Agrosylvopastoraux du Massif alPin

Site internet

orchamp.osug.fr